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Récit de ma grossesse et de mon accouchement

  • Photo du rédacteur: Anastasia BAY
    Anastasia BAY
  • 16 juil. 2017
  • 7 min de lecture

Mon premier post est consacré à ma grossesse et à mon accouchement. Et oui, car si Choupinette n'était pas née, je n'aurais pas eu toutes ces astuces et conseils à vous donner. Et puis, je me souviens que lorsque j'étais enceinte, j'adorais lire ce genre de récits. Donc pour celles que ça intéresse, c'est par ici !


Tout d'abord, pour que vous puissiez comprendre mon parcours, je vais vous parler un petit peu de moi. Je suis quelqu'un d’extrêmement dynamique. Même un peu trop parfois, selon mon homme. J'ai un caractère bien trempé et je suis de nature très franche, très souriante, très joviale en toute circonstance et qui se donne à fond, pour tout et constamment. Je bouge tout le temps et dans tous les sens. Cela est dû en partie à mon travail (je travaille dans le domaine du droit). Mais au quotidien, le stress et le besoin de rapidité tout en travaillant efficacement me plaisent, cela fait partit de mes "challenges" personnelles.


Mon début de grossesse a été magique. Bébé s'est installé très rapidement (dès le premier rapport non protégé), je n'ai pas eu de nausées, de vomissements... Juste un peu fatiguée. Bref, on peut dire que j'ai eu de la chance. Nous avons appris lors de l'échographie du 2ème trimestre que nous attendions une petite fille. En un mot, aux anges !


Malheureusement, vers mes 30 semaines de grossesses, tout s'est compliqué. Je ressentais depuis quelques temps des contractions, parfois douloureuses, parfois non, et surtout au travail.

Mon homme m'a forcé a aller à la maternité pour faire un contrôle, car un soir elles étaient devenues plus intenses que d'habitude. Et cela n'a pas loupé.

Résultat : contractions qui agissent sur le col, col en partie effacé, mise en rouge sur mon dossier "MAP" (Menace d'Accouchement Prématuré). Je venais de me prendre l'équivalent d'une énorme gifle. Mon dossier est transféré au service SIG (Suivi Intensif de Grossesse) de la maternité pour mes futures visites.

On m'a laissé rentrer, mais les "ordres" étaient tombés : arrêt du travail et alitement jusqu'au terme. Autant vous dire que je l'ai très mal vécu, comme vous vous en doutez. Je culpabilisais surtout de ne pas avoir relâché la pression plus tôt.


Les semaines ont passés, durant lesquelles j'ai gardé le repos strict. Je me levais uniquement pour manger un morceau, aller aux toilettes et me laver.


Vint l'échographie du dernier trimestre, j'étais donc à environ 35 semaines de grossesses et très impatiente d'entendre ce que l'on allait me dire. J'ai vite déchanté quand on m'a annoncé une quantité trop excessive de liquide amniotique (2.5L au lieu d'1L habituellement), et que je pouvais en gros éclater comme un ballon et perdre les eaux à n'importe lequel de mes mouvements. Le col lui, n'avait pas bougé depuis la dernière fois, au moins ça de positif. Retour donc dans mon canapé, pour au minimum encore 2 semaines.


37 semaines de grossesses, enfin ! Je décide de reprendre quelques activités en douceur (j'étais trop contente de pouvoir mettre le nez dehors !) et je décide de partir en voiture avec chéri à la supérette du village d'à côté faire quelques courses.


Le soir même, nuit de la pleine lune rose, je vais au toilette en moyenne 5 à 6 fois par heure. Je commence à soupçonner une cystite, super ! Impossible de me coucher de toute la nuit. Je me lève de plus en plus souvent, avec une énorme envie de faire pipi (à tel point que je courrais jusqu'aux toilettes) pour au final faire 3 gouttes à chaque fois, mais sans avoir "mal" comme habituellement avec les infections urinaires.

Inquiet, Chéri m'emmène à la maternité dès le lendemain matin (je n'avais pas dormis de la nuit du coup). Résultat : Mon ballon d'eau avait finalement craqué sous la pression, j'avais une micro-fissure dans la poche des eaux.


Nous étions le mercredi 12 avril 2017, il était 10h du matin, et on m'a annoncé que dans moins de 24h, j'aurais mon bébé dans les bras. Deuxième énorme gifle. Psychologiquement, il me restait encore un bon mois avant LA rencontre. Heureusement, vu que j'étais en MAP, la valise de maternité était déjà prête et dans la voiture depuis ma mise au repos forcé.

On m'installe dans une chambre, on me dit que je peux me balader et qu'on attends les contractions, et qu'à défaut, on me déclencherait dès le lendemain matin.


Bien sûr, j'ai eu des contractions pendant la moitié de ma grossesse. Et bien sûr, quand il a fallu qu'elles viennent, elles ne sont pas venues. AUCUNE. Je ne vous décris même pas mon état d'esprit à ce moment là, je pense que vous vous en doutez. La frustration.

Le lendemain, on me place un tampon hormonal pour le déclenchement, il était environ 9h. La sage-femme (très optimiste) nous dit qu'il est rare que cela fonctionne, et surtout du premier coup. Elle prévoit de me revoir vers 16h pour refaire un point, et me laisse retourner à mes occupations.


Sceptique, nous décidons avec Chéri de sortir nous balader autour de l'hôpital pour profiter du beau temps et des toutes dernières heures de notre vie à deux. Autant vous dire que je n'ai même pas pu atteindre les portes d'entrées de l'hôpital. Sortie de l’ascenseur : 1, puis 2, puis 3 contractions qui me coupent le souffle. Nous remontons en chambre, et je gère comme je peux durant plusieurs heures, en boule sous la douche avec le jet d'eau brûlant qui me coule dessus et Chéri qui me masse les reins. Ce que le corps médical ne vous dit pas, c'est que lors d'un déclenchement par tampon hormonal, les contractions sont tout de suite très très TRÈS intenses, et surtout très très TRÈS rapprochées. Pour vous donner une idée, à peine la contraction devenait à nouveau "supportable", que la nouvelle contraction enchaînait. Impossible de souffler, ni reprendre son souffle entre deux vilaines. A 13h, on sonne en salle de naissance, car je n'en peux plus. "Ouverte à 3.5, vous avez bien travaillé. On vous garde en salle d'accouchement. Voulez vous la péridurale ?" Oh oui !

Moi qui avait très peur des aiguilles, je n'ai pas hésité un quart de seconde. J'ai juste demandé aux anesthésistes de ne pas me montrer "l'engin" qu'ils allaient m'enfoncer dans le dos pour ne pas que je tombe dans les vapes. Au final, je n'ai absolument rien sentis.


Les anesthésistes ont eu du mal a me la poser (essayez de rester parfaitement immobile quand vous n'avez même pas une seule seconde pour souffler entre deux contractions) et ont dû s'y reprendre à plusieurs fois. Et 15 minutes plus tard, le soulagement, l'extase, le paradis. Je sentais tout, mais je n'avais plus mal. Il était 14h, et tout était parfait.

Nous passons les heures suivantes avec Chéri à débriefer de notre matinée passée (dans la douleur pour moi) et à imaginer notre future petite princesse.


A 18h30, la sage femme m'examine : ouverte à 7, génial !

A 19h, elle revient pour me présenter la nouvelle sage-femme (pas très sympathique d'ailleurs) qui m'accouchera, car il était l'heure du changement d'équipe.

A 20h, la nouvelle sage-femme vient m'examiner "Vous êtes seulement à 5 doigts. Si dans une heure ça n'a pas bougé, je vous envois en césarienne" et repart.


Le choc, la panique, les larmes. La césarienne. Ma hantise durant toute la grossesse. L'incompréhension, car 1h30 avant, j'étais à 7 selon l'ancienne sage-femme.

Je commence à ressentir à nouveau la douleur des contractions. Chéri appelle, on lui répond que c'est normal, et personne ne vient. Une demie heure plus tard, je pleure et me tords de douleur, Chéri appelle à nouveau.

L’anesthésiste et la sage femme viennent me voir mais ne comprennent pas pourquoi la péridurale n'agit plus. On me parle d'un probable choc psychologique dû à la peur de la césarienne, et qu'ils ne peuvent rien y faire. Je demande à ce qu'ils m'enlèvent le tube de la péridurale dans mon dos pour que je puisse me lever et bouger comme je veux pour essayer de gérer ma douleur : on me le refuse. Ils m'expliquent que légalement ils n'ont pas le droit de me laisser me lever, au risque que je fasse une chute car (normalement) je ne sens plus mes jambes en étant anesthésiée.


Pendant 1h, les larmes, la douleur, les contractions. Bref, en un mot : souffrance.

Je ne m'étais pas du tout préparée à ça. Ce que j'avais retenu des cours de préparation à l'accouchement : on tient jusqu'à la péridurale, et ensuite on souffle jusqu'au moment de l'accouchement. Et si pas de péridurale, on m'avait appris tout un tas de positions pour gérer la douleur. Sauf que je ne pouvais pas bouger de mon lit, et que je devais rester couchée sur le dos.


A 22h, le gynécologue vient nous voir, m'examine, et m'explique que mon bébé est bloqué dans mon bassin car elle est dans une mauvaise position, et du coup, ne descend pas correctement.

Il décide de la tourner manuellement avec sa main (je vous épargne le descriptif de la douleur), et repart. C'est reparti : douleur, pleurs, larmes, et contractions qui s'enchaînent, sans pouvoir bouger.


A 23h45, tout s'accélère. On entends un énorme bip sur la machine du monitoring. Le gynécologue et deux sages femmes arrivent en courant quelques secondes plus tard. Je vois les sages femmes s'affairées rapidement autour de moi, pendant que le gynécologue m'installe. Chéri et moi sommes pris de panique. Que se passe-t-il encore ?! Le gynécologue nous explique rapidement que le coeur de notre bébé faiblit énormément, elle est en souffrance. Sous le choc et les tensions de toute la journée accumulée, j'éclate en sanglot. On me dit que je suis à 8-9, mais qu'il allait falloir pousser maintenant car il y avait urgence, et plus assez de temps pour une césarienne. Je commence à pousser de toutes mes forces, paniquée. Je vois dans les regards du corps médical et de mon homme que rien ne bouge. En un quart de seconde, le gynécologue attrape une lame, et je détourne les yeux, sachant ce qu'il allait faire.

Une douleur fulgurante me fait hurler, mais le gynécologue ne me laisse pas le temps et me dit de pousser de toutes mes forces. Il se saisit d'instruments, je pousse et il tire en même temps mon bébé pour la faire sortir. Au bout de deux poussées, il la sort enfin et je le vois couper rapidement le cordon qui était enroulé deux fois autour de son cou.


Il me la pose sur moi. Et je regarde mon Chéri. Il était en larmes, et je pense que moi aussi, je ne me souviens plus vraiment. Sans regarder ma fille, je lui demande de la prendre, car je ne me sens pas capable de lui transmettre tout l'amour et le réconfort dont elle avait besoin pour l'instant. J'étais trop choquée et encore paralysée par la douleur extrême que j'endurais quelques instants auparavant.


Lénora est donc née à 00h10, le vendredi 14 avril 2017, pour 3kg070 et 50cm à 37 semaines + 4 jours de grossesse.


Le gynécologue a commencé à me recoudre, et m'a expliqué qu'il avait dû me faire une épisiotomie jusqu'à l'anus pour faire sortir ma fille d'urgence.

Mon Chéri a fait le premier peau à peau avec notre fille, juste à côté de moi pour que je puisse la voir, tout en me tenant la main. Cet instant, magique malgré la douleur, restera gravé dans ma mémoire à tout jamais. C'est à ce moment là, en échangeant un long regard rempli d'amour avec mon homme, avec notre fille dans ses bras et ma main dans le sienne, que nous avons réalisé. Nous étions devenus parents.


Affectueusement,


Anastasia


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